Portrait de Xemperia
Repenser la manière de dépister les cancers du sein

Prêt Tech Seed de 100'000 CHF en 2024

Environ 1 femme sur 8 développe un cancer du sein au cours de sa vie, avec des profils de patientes de plus en plus jeunes. À ce jour, la méthode de dépistage utilisée est la mammographie, une technologie qui, malgré son utilité, n’est pas optimale. Une technologie aux nombreux facteurs limitants, que la Doctoresse Sarah Cattin et son équipe chez Xemperia adressent en proposant une nouvelle manière de dépister ces cancers, via une simple prise de sang. En révélant certains marqueurs présents dans les cellules de la patiente, ce dépistage peut ainsi déterminer la présence d’un cancer, et ce même au stade très précoce de la maladie. 

Premier prêt à être attribué à Xemperia, le prêt Tech Seed de 100'000 CHF octroyé par la FIT est un signal fort de crédibilité et de visibilité pour la jeune entreprise, donnant un premier coup de projecteur et d’accélérateur à cette nouvelle méthodologie de dépistage.

Vous proposez de dépister le cancer du sein par une simple prise de sang, quelle(s) différence(s) cela fait-il avec la mammographie ?
La mammographie utilise des rayons, une technique invasive et comportant des risques et qui ne peut être proposée à tous les profils de patientes. De plus, le résultat obtenu par cette méthode - soit la détection ou non d’un cancer du sein - dépend fortement de la personne qui analyse les images issues de cet examen, donnant lieu à des écueils et des erreurs. On estime ainsi à 40% le nombre de cancers non détectés via une mammographie, quand, à l’inverse, sur toutes les mammographies « positives », uniquement 1 sur 5 se révèlent être de vrais cancers. La marge d’erreur est donc grande, à laquelle s’ajoute la sélectivité des profils candidats à cette méthode.

Notre méthode, celle d’un dépistage par une prise de sang, peut au contraire être proposée à tout le monde, avec l’idée qu’elle soit ensuite faite directement chez le médecin. Peu invasive, ne présentant pas de risques, elle permet en outre de détecter un cancer à un stade très précoce, même lorsque la tumeur est minuscule. Cela est rendu possible grâce à l’analyse des cellules sanguines, qui permet de voir la présence ou non de marqueurs, représentant la réaction de nos cellules à la présence d’une tumeur. En cas de cancer, nos cellules réagissent en effet de manière robuste, et ce sont ces changements que nous analysons. En détectant aussi rapidement, et à une échelle encore plus large que celle de la mammographie, nous accroissons les chances de survie des patientes, sachant que 98% des personnes atteintes d’un cancer du sein guérissent totalement si celui-ci est détecté suffisamment tôt. La prise de sang viendrait donc en amont des méthodes d’imagerie, celles-ci venant dans un deuxième temps confirmer les résultats obtenus par cette première étape de dépistage à large échelle.

En 2024, vous obtenez un prêt Tech Seed de 100'000 CHF. À quel point cette somme vous a-t-elle aidés ?
Le plus grand impact fut celui de la confiance et de la visibilité que ce prêt a donné à Xemperia. Des leviers essentiels pour nous, étant donné que nous sommes en recherche d’investisseurs. Nous n’avons utilisé à ce jour qu’une petite partie de cette somme - souhaitant y aller pas à pas - pour l’embauche d’une personne, ainsi que pour nos nouveaux locaux et notre laboratoire.

Quelles sont les prochaines étapes pour votre solution de dépistage ?
Nous sommes déjà en train de travailler sur la finalisation de notre premier prototype de kit de dépistage, ainsi qu’à la planification et la préparation d’une grosse étude clinique qui nous permettra d'évaluer en situation « réelle » les performances de notre test.

Texte : Laure Bruttin-Franck