Et puis Jonas Roch, que je connais depuis une vingtaine d’années, m’a parlé de son idée. Nous avions pris des chemins différents – lui en physique, moi dans l’économie – mais nous nous étions toujours dit qu’un jour, nous créerions quelque chose ensemble.
Jonas est docteur en spectroscopie, et il voulait filtrer la lumière du soleil dans les serres pour optimiser la photosynthèse tout en produisant de l’énergie solaire. J’ai tout de suite été séduit par le concept. Nous nous sommes lancés, un peu naïvement, il faut l’avouer. Mais avec beaucoup d’enthousiasme. Nous avons ensuite été rejoints par Dominik Blaser, et Voltiris est née.
Quels ont été vos plus grands défis depuis le début ?
Difficile de ne citer qu’un seul élément. Mais les tours de financement sont des moments compliqués. On reçoit beaucoup de refus, on se met à se questionner. Heureusement, d’autres partenaires finissent par arriver et, avec le recul, c’est certainement un mal pour un bien.
La vie d’un entrepreneur, c’est des montagnes russes, les émotions sont exacerbées. On peut être euphorique un jour, et déprimé le lendemain. Comme il y a deux semaines d’écart entre la naissance de Voltiris et celle de mon fils, j’ai vraiment un lien émotionnel fort avec ce projet. Je dis souvent que j’ai eu deux bébés en même temps !
Et à l’inverse, un moment dont vous êtes particulièrement fier ?
Ce qui me rend fier, c’est de voir l’équipe qu’on a construite. Elle est extrêmement variée, motivée, engagée. Je sens que les gens sont heureux de venir travailler, qu’ils trouvent du sens à ce qu’on fait. Dans certains de mes rôles précédents, il m’est arrivé d’avoir ce qu’on appelle les “Sunday Scaries” – cette boule au ventre du dimanche soir avant de recommencer sa semaine. Aujourd’hui, je suis toujours motivé, et j’ai l’impression que les autres le sont aussi. Ça change tout !
Vous avez aussi connu une belle accélération récemment…
Oui, nous avons eu plusieurs belles reconnaissances – notre présence en 6ème place du TOP 100, la clôture de notre levée de fonds de 4,8 millions de Francs fin 2024 et une bourse InnoSuisse. Tout s’est aligné au bon moment, dans un même momentum où nous avons aussi décroché un prêt Tech Growth de la FIT à l’été 2024. Ce prêt est intervenu à un moment crucial et a clairement été un catalyseur de l’accélération qui a suivi.
Déjà en 2022, le prêt Tech Seed de la FIT nous avait donné l’impulsion nécessaire pour structurer notre lancement. La FIT a été l’un des premiers – sinon le premier – partenaires à croire en Voltiris, et nous lui en sommes profondément reconnaissants.
Et maintenant, quelle est la suite pour Voltiris ?
Nous sommes en train de finaliser notre première mise à l’échelle en Suisse. D’autres projets se préparent pour la fin d’année et début 2026. Nous avons aussi des pistes très concrètes aux Pays-Bas, en France, en Belgique, et des discussions plus exploratoires au Canada, aux États-Unis, au Mexique, au Moyen-Orient, en Chine et au Japon.
Grâce à notre levée de fonds clôturée fin décembre, nous pouvons finaliser notre technologie et préparer l’industrialisation. C’est un moment-clé pour Voltiris et on sent une vraie traction.
Et pour finir, qu’est-ce qui vous pousse à vous lever chaque matin ?
C’est difficile à résumer sans tomber dans le cliché. Voltiris réunit plein de choses qui me passionnent : des défis intellectuels, des sujets de transition énergétique et de sécurité alimentaire, une équipe incroyable, et l’idée de contribuer – à notre échelle – à un monde plus durable.
Ce n’est qu’une petite pièce du puzzle puisque la transition écologique est multifactorielle, mais je suis convaincu que nous œuvrons dans la bonne direction.