Portrait de Synature

Prêt Digital Seed en 2024

Face à l’urgence écologique, Synature se positionne comme un acteur essentiel pour surveiller et préserver la biodiversité. Grâce à une approche novatrice mêlant bioacoustique et intelligence artificielle, cette start-up répond à un problème mondial : l’absence de solutions simples, standardisées et évolutives pour mesurer l’état de la biodiversité. Fin 2024, Synature a obtenu un prêt de 50'000 CHF de la Fondation pour l’innovation et la technologie (FIT) pour la soutenir dans cette mission.

Selon le WWF, plus d’un million d’espèces sont menacées d’extinction dans les prochaines décennies, mais nous ignorons précisément combien disparaissent chaque jour. Ce manque de données freine les actions concrètes. Synature propose une solution technologique qui permet de collecter, analyser et interpréter efficacement les données de biodiversité, même dans les environnements les plus isolés.
 
Ces microphones intelligents équipés de technologies de pointe sont capables d’enregistrer les sons de la nature jusqu’à 90 jours en autonomie. Grâce à des algorithmes avancés de machine learning, ces sons bruts sont ensuite analysés pour produire des indicateurs précis de biodiversité.
 
4 questions à Olivier Staehli, co-fondateur et CEO, ingénieur EPFL et photographe animalier.

Vous avez co-fondé Synature avec Noah Schmid, directeur technique. Comment vous sont venues l’envie et l’idée de créer Synature ?
Noah et moi avons fait notre Bachelor ensemble à l'Université de Berne. Très vite, nous avons travaillé sur des projets et les avons mis en œuvre ensemble. C'est à ce moment-là que nous nous sommes rendu compte que lui et moi pourrions former une équipe idéale si l’on décidait de lancer une entreprise.
 
L'idée de Synature est ensuite née de la passion de Noah pour la musique et de ma passion pour la faune et la flore. Et bien sûr de notre expérience technique ! Nous avons commencé par étudier les loups, puis nous avons progressivement élargi la palette des animaux que nos microphones peuvent reconnaître aux oiseaux et aux amphibiens, pour ne citer que ceux-là.
 
Quel a été jusqu’à présent votre principal challenge avec Synature ?
Créer un produit robuste ! C’est un véritable défi de concevoir un produit qui fonctionne de manière fiable à l'extérieur, avec toutes les contraintes que cela implique. De nombreuses itérations ont été nécessaires pour s'assurer d'une bonne autonomie, d'une transmission fiable des données et d'une qualité sonore élevée.
 
Et votre plus grande réussite ?
Le déploiement de notre produit bêta avec les premiers clients. Il nous a fallu beaucoup de temps d'ingénierie pour arriver à ce moment, et c'était extrêmement gratifiant de voir enfin notre projet se concrétiser avec les premiers appareils déployés chez nos premiers utilisateurs. C’était sans aucun doute une étape importante pour nous, dont nous sommes très fiers !
 
Quelles sont vos prochaines étapes ?
Aujourd'hui, nous déployons notre solution auprès de premiers clients en Suisse, en France, en Allemagne et en Espagne. Parallèlement, nous continuons d'améliorer notre plateforme de gestion de données en fonction des retours des utilisateurs et nous nous préparons à intégrer davantage de fonctionnalités de détection d'espèces.
Le prêt Digital Seed de 50’000 CHF que nous avons obtenu de la FIT soutient justement ces étapes clés dans le développement de Synature, garantissant ainsi la durabilité et l’efficacité de nos appareils. En rendant le suivi de la biodiversité plus fiable et accessible, Synature entend jouer un rôle central dans la gestion durable des écosystèmes et le développement de stratégies de conservation éclairées.

Texte : Julie Bocquel