Portrait de Gynecare+
Repenser les examens gynécologiques grâce à une tenue adaptée aux patientes

Bourse FIT Impact de 10'000 CHF en 2024

Les innovations dans le domaine médical sont nombreuses, et la gynécologie ne fait pas exception à la règle. Nouveaux traitements, matériel de pointe, ou encore nouvelles méthodologies de soin, les axes de développement sont divers. Toutefois, un aspect semble avoir été omis en gynécologie, ou peu considéré : l’inconfort de la patiente. La tenue adéquate à porter chez le gynécologue est source d’interrogation pour nombre de femmes, avec des vêtements faciles à enlever, ou qu'elles peuvent soulever afin de ne pas se retrouver totalement nues. Une problématique que Lirjeta Maxhuni a transformée en opportunité pour innover grâce à son vêtement GYNECARE+ spécialement pensé pour les examens gynécologiques, redéfinissant ainsi les standards de la consultation médicale.

Comment le processus d’innovation vous a-t-il mené à la création de GYNECARE+ ?
J’ai d’abord réfléchi à la place des objets sur le corps. De là, j’ai découvert ce problème rencontré par un nombre important de femmes lorsqu’il s’agit de se rendre chez le gynécologue : quoi porter pour être le moins « nue » possible, le moins longtemps possible ? Une préoccupation qui amène 1 femme sur 6 à renoncer à faire ces examens pourtant nécessaires, en raison du stress, du mal-être, de barrières culturelles, et autres facteurs découlant de cette nudité. Le vêtement GYNECARE+ a été conçu sur la base de cette problématique, avec l’objectif de permettre aux médecins de réaliser les examens gynécologiques (examens des seins, pelviens et les différentes échographies) grâce à des ouvertures stratégiquement positionnées ne dévoilant ainsi que l’espace de nudité nécessaire, tout en offrant aux femmes la possibilité de rester le plus couvertes possible. Le vêtement assure cette discrétion si importante pour les patientes, tout en les gardant également au chaud, sans entraver le travail du gynécologue. Le chanvre dans lequel GYNECARE+ a été conçu est résistant aux virus et est déjà utilisé dans le monde médical. Une matière qui est aussi thermorégulatrice et durable, avec un vêtement qui peut être lavé et réutilisé.

En 2024 vous avez obtenu une bourse FIT Impact Grant d’une valeur de 10'000 CHF. Quel rôle cela a-t-il eu dans le développement de GYNECARE+ ?
La bourse a fait entrer l’innovation dans la phase test, avec une recherche active d’usines de production pour pouvoir concevoir une première série de vêtements assez rapidement et à un bon rapport qualité-prix.

Quelles sont les prochaines étapes pour GYNECARE+, en sus de la production à proprement dite des vêtements ?
L’étape cruciale est celle d’élargir le nombre de « clients », soit les médecins gynécologues convaincus par le vêtement afin de pouvoir réaliser une empirie en conditions réelles. À ce jour, une dizaine de gynécologues, en cabinet et en milieu hospitalier, sont très intéressés à le tester, à le proposer aux patientes. C’est une question d’usage, d’habitude, qu’il s’agit aujourd’hui de changer, ce qui prend bien sûr du temps.

Texte : Laure Bruttin-Franck